Philippe Cochet, maire de Caluire-et-Cuire (69) et président de l’Andeev. Faire du cadre de vie et du paysage une priorité !
L’Andeev (1) vise à placer les espaces verts au cœur du projet de développement des villes. Au point d’installer chez les adhérents intéressés les réalisations du prochain « Carré des Jardiniers ». Pascal Fayolle
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La présentation de la prochaine édition du Carré des Jardiniers, qui se tiendra lors de Paysalia 2019, à Lyon (69), du 3 au 5 décembre, a eu lieu début juin lors de la journée professionnelle de Jardins, Jardin aux Tuileries, à Paris . Les organisateurs du Salon ont passé un accord avec une association encore trop méconnue, l’Andeev, pour que ses adhérents intéressés puissent « récupérer » dans leur commune les jardins qui seront créés à Lyon…
Le Lien horticole : Comment l’Andeev est-elle née ?
Philippe Cochet : Notre association est née d’un constat. Beaucoup d’élus en charge du cadre de vie dans les collectivités estiment que l’on ne s’occupe de l’aménagement des espaces verts que lorsqu’il reste un peu de budget à y consacrer. Avec les baisses des dotations de l’État, ce sentiment de passer après les autres prérogatives des élus territoriaux s’est souvent renforcé. Notre objectif est de faire du cadre de vie et du paysage une priorité. De la même manière qu’il existe l’Andes, Association nationale des élus en charge du sport, nous voulons faire passer le message que le paysage doit être au cœur du projet de territoire.
LLH : Où en est son développement ?
P. C. : Nous comptons aujourd’hui autour de 200 adhérents, en grande partie dans la région Aura (Auvergne Rhône-Alpes), d’où est partie la dynamique, mais aussi dans de nombreux autres territoires. Nous avons la chance de rassembler des élus de villes comme de petites collectivités. Nous avons commencé il y a un peu plus de deux ans et nous constatons un bon retour des messages que nous voulons faire passer auprès des élus. C’est la preuve que la prise de conscience est en cours et que, malgré tout, les choses évoluent plutôt dans le bon sens ! Il faut souligner que notre but est de favoriser les aménagements paysagers même dans les petites communes, de faire comprendre que tout ne se résume pas à une affaire de budget, mais que l’on peut faire beaucoup avec peu de moyens, ne serait-ce qu’en mobilisant les équipes autour d’objectifs clairs.
LLH : Comment avez-vous noué un partenariat avec le Carré des Jardiniers ?
P. C. : Ce sont avant tout les organisateurs de ce concours qui sont venus vers nous. Ils sont partis du constat que si les techniciens étaient présents en nombre au Salon, les élus avaient intérêt à y venir aussi. Tous sont complémentaires pour la réussite du travail d’un service des espaces verts. Les élus peuvent trouver dans les Salons des idées et nouer des contacts indispensables. Dans le prolongement de cette idée de développer le visitorat, nous avons imaginé de pouvoir réimplanter dans les communes volontaires les œuvres qui seront présentées au Carré des Jardiniers.
LLH : Comment cela se passera-t-il concrètement ?
P.C. : L’idée est que la création du jardinier soit respectée sur la base du droit artistique, comme pour une œuvre d’art. Et donc qu’il assure lui-même un accompagnement, de manière à garantir la pérennité du jardin dans le temps. Les autres modalités restent à définir.
LLH : L’été 2019 vous conforte-t-il dans votre certitude de mettre la priorité sur les aménagements végétalisés ?
P.C. : Les épisodes de canicule que nous avons connus ces derniers mois vont inévitablement donner un impact plus important aux messages que nous véhiculons. L’idée que la ville génère des îlots de chaleur, par exemple, et que ces points chauds puissent être efficacement contrecarrés par des espaces verts de qualité ne peut qu’être plus évidente aux yeux d’un nombre grandissant d’élus. Cela porte évidemment notre action. Ce qui s’est passé cet été, et qui revient objectivement de plus en plus souvent, conforte donc notre certitude de départ : l’organisation de la cité doit se faire autour des espaces verts, qui sont indispensables à une bonne qualité de vie en ville.
LLH : Quel est votre objectif à terme, en nombre d’adhérents ?
P.C. : Si on atteint, dans quelques années, le nombre de communes en France, on pourra dire que l’objectif est atteint ! Mais notre volonté est surtout de travailler afin que l’on porte aux espaces verts autant d’importance qu’à l’architecture, par exemple, ou qu’à la culture.
(1) Association nationale des élus en charge des espaces verts, du cadre de vie et du paysage dans l’espace public.
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